« Nous, les enfants de Robert Badinter ! »


2 juillet 2021

L'Édito de Raphaël Chenuil-Hazan, directeur général d'ECPM

Une rentrée sur les chapeaux de roues, avec des témoins, des débats, des expositions, des films, des déambulations culturelles, des interventions scolaires, des concerts, des conférences à l’Assemblée nationale, à la Sorbonne, au Barreau de Paris, mais aussi à Metz, Valle et ailleurs, un village militant réunissant toutes les associations abolitionnistes à la Bastille et tant d’autres surprises encore.

ECPM sera présente à la rentrée sur tous les fronts et pour tous les publics afin de célébrer les 40 ans de l’abolition de la peine de mort en France.

Mais pourquoi donc ces cérémonies alors que l’abolition fait maintenant partie de notre histoire, sans retour en arrière possible ? Pourquoi continuer le combat aujourd’hui, nous pose-t-on sans cesse comme question ?

S’agit-il de commémorer une des avancées les plus marquantes de notre histoire moderne et celle de la Ve République (avec la Loi Veil sur l’avortement) ? Ou bien travailler ensemble pour l’avenir de l’abolition et rappeler ainsi que ce combat ne sera abouti que quand nous aurons obtenu l’abolition universelle, du Texas à la Chine, en passant par l’Arabie Saoudite, l’Egypte et l’Iran. Je crois que c’est un peu des deux à la fois.

Abolition de la peine de mort : ©Plantu, dessin paru dans Le Monde du 20-21 septembre 1981

Se souvenir du passé et commémorer les grandes avancées sociétales et humaines de notre histoire est salutaire et nécessaire. Célébrer les hommes et les femmes qui ont fait cette histoire est primordial. D’autant que les derniers témoins de cette aventure, tel Robert Badinter et quelques autres sont encore présents pour partager avec nous leurs expériences de l’âpreté de ce combat. Célébrer cette histoire glorieuse, c’est aussi faire revivre les valeurs humanistes essentielles au cœur du projet abolitionniste et au-delà rappeler s’il est nécessaire le projet de société et de modèle de justice pour nos différents pays, dans un contexte de monté des réflexes primaires comme nous l’a indiqué l’année dernière un sondage Le Monde-Ipsos donnant en France un soutien à la peine de mort autour de 52% (lire la tribune de Raphaël Chenuil-Hazan dans Libération : « La peine de mort n'est pas un sujet de sondage comme les autres »)

Il s’agit aussi de rappeler pourquoi et comment la France est devenu le 35e état à abolir la peine de mort (et un des dernier pays de l’Europe occidentale) et quelles en ont été les conséquences pour l’abolition mondiale.

En effet, l’exemple français en ce domaine a fait date et marque un tournant dans l’histoire.

Ce n’est pas un hasard si le mouvement abolitionniste mondial prend sa source en France et si ECPM est une association française.

Notre mission à ECPM est justement de porter le mouvement international pour que l’abolition soit universelle, un point c’est tout ! (voir la sortie de notre publication 20 ans d’Histoire(s)). Nous sommes en ce sens, les enfants de Robert Badinter. Nous pouvons d’ailleurs compter sur lui et sur son soutien fidèle et militant. Lui-même est d’ailleurs le digne représentant de Victor Hugo et Albert Camus, et bien d’autres.

C’est pour cela qu’au-delà des 40 ans, ECPM se prépare d’ores et déjà à lancer sa campagne mondiale pour l’abolition avec le 8e Congrès mondial contre la peine de mort qui aura lieu à Berlin en Novembre 2022.

Alors profitez de ce tournant de l’abolition pour nous rejoindre à ECPM en tant que militants, bénévoles, adhérents, donateurs. Nous avons besoin de vous !

Abolitionnement votre,

 

Raphaël Chenuil-Hazan, Directeur général ECPM