ECPM dénonce la nouvelle condamnation de Narges Mohammadi (communiqué)


28 mai 2021

Alors que l’élection présidentielle doit se tenir le 18 juin prochain, les autorités iraniennes continuent de réprimer des défenseurs des droits de l’homme. Narges Mohammadi, la militante des droits humains, a de nouveau été condamnée à 30 mois de prison, 80 coups de fouet et une amende.

Elle a été arrêtée en mai 2015 et détenue dans les prisons d’Evin et de Zanjan avant d’être libérée en octobre 2020. Au cours de sa détention, elle avait protesté avec d’autres femmes détenues contre la répression brutale des manifestations en novembre 2019.  Par la suite, elle avait été transférée dans la prison de Zanjan le 25 décembre 2019. Aucune prise en charge spécifique ne lui avait été accordée en dépit de ses multiples problèmes de santé.

Depuis sa libération, elle avait continué de protester contre les violations des droits de l’Homme et contre les violences commises par les autorités iraniennes à l’encontre des représentants de la société civile en dépit des risques encourus. Elle a notamment préfacé le Rapport annuel 2020 sur l’application de la peine de mort en Iran d’IHR et ECPM.

Le 22 mai dernier, elle a été condamnée pour avoir participé à un sit-in en 2019 contre la répression et la mort de manifestants. Elle a aussi été condamnée pour avoir écrit plusieurs déclarations depuis la prison, notamment contre les violences sexuelles et contre la peine de mort. Ses actes de dénonciation des abus sexuels commis par des fonctionnaires de l’État alors qu’elle participait à un sit-in ont été qualifiés de désobéissance à l’égard du directeur de la prison. Alors qu’elle était agressée physiquement par un groupe composé de militaires et d’acteurs de la chaine pénale, elle a brisé la vitre d’un bureau de la prison ce qui a été qualifié de dommage.

Narges Mohammadi est une défenseure des droits de l’homme et une militante contre la peine de mort, journaliste, ancienne directrice adjointe du Centre des Défenseurs des droits de l’Homme et membre de LEGAM, la campagne visant à abolir la peine de mort étape par étape.

ECPM appelle la communauté internationale à mettre en œuvre toutes les mesures afin que les citoyens iraniens ne soient plus exposés ou victimes de violations systématiques des droits de l’Homme et notamment dans le contexte de l’application de la peine de mort et de la répression des militants abolitionnistes. La peine de mort n’a plus sa place au 21ème siècle.