ECPM alerte le Conseil des droits de l’homme de l’ONU sur le risque d’exécution des condamnés à mort en Irak


4 mars 2021

Trois condamnés à mort irakiens ont été exécutés par les autorités le 3 mars 2021, deux jours avant une visite historique du pape François dans le pays, et à la veille d'un important dialogue interactif à l'ONU avec la Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, Fionnuala Ní Aoláin.

À cette occasion, la Présidente d'ECPM, Aminata Niakate, devait réitérer les inquiétudes portées par ECPM dans sa campagne « Condamnés à mort au Levant », concernant le risque d'exécution des condamnés à mort en Irak. Par message enregistré (comme le requièrent les précautions sanitaires) diffusé dans le cadre de cette 46e session du Conseil des droits de l'homme, elle demande aux autorités irakiennes d'instaurer un moratoire immédiat sur les exécutions ainsi que de veiller à ce que les procédures et les normes d’un procès juste et équitable soient appliquées.

 

L’Irak fait partie des 5 États qui exécutent le plus au monde et depuis octobre 2020 au moins 50 personnes ont été exécutées pour appartenance à l’État islamique. Plusieurs procédures spéciales des Nations unies ont exprimé l’inquiétude que cette vague d’exécutions s’inscrive dans un plan des autorités irakiennes visant l’exécution de tous les condamnés à mort en Irak. Parmi eux se trouvent onze ressortissants français, qui, depuis leur condamnation à mort en février 2019, attendent dans l'incertitude du couloir de la mort irakien, sans perspective de rapatriement, malgré les nombreuses demandes des organisations de défense des droits de l'homme.

De nombreuses femmes et enfants étrangers actuellement détenus dans des camps en Syrie se trouvent également dans une situation complexe et précaire sur le plan des droits de l’homme, de l’aide humanitaire et de la sécurité, comme le souligne d'ailleurs la Rapporteure spéciale Fionnuala Ní Aoláin dans son rapport, publié en janvier 2021. Le 8 février 2021, plusieurs experts de l’ONU ont d’ailleurs appelé 57 Etats à rapatrier en urgence leurs ressortissants des camps.